samedi 26 juin 2010

Twilight ou le vampire a l'eau de rose (2 de 2)

Les vertues de la retenue (suite)

Alors qu'il faut vraiment être majeur et vacciné pour lire un ou l'autre des romans de Anne Rice, la collection de Meyer braque sa mire directement sur le jeune public. Cependant, un peu comme pour Harry Potter et d'autres livres dits pour ado, il est TRES courant de voir des personnes de tous les ages véritablement absorbés dans leur lecture. C'est que Twilight est a la base une histoire d'amour impossible, dans laquelle l'élément surnaturel et toutes les références qui en découlent, est tributaire de la relation entre les deux personnages principaux. Une autre différence marquante entre les deux séries de livres découle selon moi des croyances religieuses de Meyer. Contrairement a ceux de Rice, les vampires de Twilight se privent continuellement; la domination de leurs pulsions naturelles est un travail de tous les jours. L'histoire d'amour entre Bella et Edward est d'autant plus tragique car son principal obstacle semble insurmontable car on ne peut pas échapper a sa nature. Or a travers l'histoire, Edward fait preuve de plusieurs qualités tenues en très haute estime par la religion des mormone: soit la privation, la contrition, l'amour de la famille et la pureté sexuelle.

La nouvelle mesure du succès littéraire: Le film

En novembre 2008, le film Twilight, réalisé par Catherine Hardwicke et mettant en vedette Robert Pattinson et Kristen Stewart, débutat au # 1 du box-office avec 70 millions de dollars en ventes. On ne peut pas avoir manqué tout le brouhaha médiatique qui accompagne la franchise de films Twilight. Selon Meyer, la scène du pré qu'elle avait revé a été illustrée presqu'a la perfection par l'équipe de production. Un énorme succès, ce film fut rapidement suivi du second épisode de la saga New Moon en 2009 et le troisieme épisode Eclipse. Moi j'y serai :)

Bande-Annonce de Eclipse, le prochain épisode de Twilight:



Dans mon prochain billet je me pencherai sur certaines des théories avancées pour la répondre a la question qui hante tout vampire moderne qui se respecte, soit d'où venons-nous et pourquoi sommes-nous la? A bientôt!

Twilight ou le vampire a l'eau de rose (1 de 2)

En date de mars 2010, la collection Twilight de Stephenie Meyer avait vendu plus de 100 millions de copies à travers le monde, un record qui éclipse le 80 millions atteint par les Vampire Chronicles de Anne Rice, jusque la grande championne du palmarès des auteurs de vampires. Le premier épisode de Twilight, sortie en 2005, gagna immédiatement la 5ie place de la liste des Best-seller du New York Times. Depuis ce jour, Stephenie semble bénie des dieux de l'édition : un contrat faramineux pour la série de 4 livres (comprenant après Twilight: New moon, Eclipse et Breaking Dawn), les louanges de la critique et une franchise cinématographique qui ferait pâlir de jalousie grand nombre d'écrivains.

Stephenie Meyer est une jeune auteure qui n'avait jamais rien publié avant de composer le premier épisode de Twilight. Sur son site Internet officiel, elle avoue que ses personnages lui sont venus en rêve dans la nuit du 2 juin 2003. Le rêve mettait en scène un jeune couple allongé dans un prés avouant leur amour l'un pour l'autre et discutant des difficultés inhérentes au fait qu'il soit un vampire. C'est autour de cette première scène que l'auteur a créé toute la saga Twilight. Mais s''il faut savoir une chose au sujet de Stephenie Meyer, c'est qu'elle est une fidèle disciple de l'église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ( AKA les mormons), dont l'un des plus importants préceptes est la chasteté.

Les vertues de la retenue

Twilight, donc, est l'histoire d'une adolescente nommée Bella qui quitte le désert de l'Arizona pour aller vivre avec son pere dans un patelin perdu de l'état de Washington. Des son arrivée elle s'éprend d'un mystérieux garcon nommé Edward côtoyant son école secondaire. Eh oui, comme prémisse de base, on pourrait faire mieux! Bien que le mystérieux jeune homme s'avère éventuellement être un vampire, il faut dire qu'à première vue, les éléments semblent manquer pour évoquer un climat digne du genre. Plutôt, la lecture de Twilight nous transporte dans l'univers assez restrain du personnage principal, soit la petite ville côtière de Forks, où l'on imagine difficilement que pourraient s'y mener de grandes guerres entre des forces surnaturelles. Pourtant, c'est exactement ce qu'on y trouve. Je crois que ce qui fait en partie le succès de cette série est justement le fait que l'histoire soit racontée en toute simplicité dans un vocabulaire accessible et du point de vue naïf (voir charmant) d'une jeune fille amoureuse.

Dans mon prochain billet, je continuerai cette présentation des différences et similarités entre Twilight et Vampire Chronicles. Entre-temps voici une critique virulente de Twilight d'autant plus interressante qu'elle est est émise par un "vampirologue" :

L'Épicurisme vampirique de Anne Rice (2 de 2)

De la page à l'écran

En 1994, le premier épisode de la série fut adapté au grand écran par le réalisateur Neil Jordan (High Spirits (1988), The Crying Game (1992)) avec pour résultat un film visuellement époustouflant (pour les standards de l'année 1994...) baignant dans une esthétique gothique haut de gamme. Le film mettait en vedette Tom Cruise dans le rôle du flamboyant Lestat, Brad Pitt dans le rôle de Louis de Pointe du Lac, le prototype du vampire qui soupire, et Kirsten Dunst dans le rôle tragic de Claudia, l'enfant vampire.




C'est un fait bien connu que Anne Rice, ayant vendu ses droits sur le film à la maison de production Lorimar, laquelle les légat à Warner Brothers après avoir fait banqueroute, s'était fortement opposée au choix de Tom Cruise pour le rôle de Lestat et qu'elle lui aurait de loin préféré Leonardo Dicaprio. En tant que lectrice avide des Vampire Chronicles, récidiviste de surcroit, je ne peux moi aussi que lamenter un tel choix. Tom Cruise est un acteur plein de talents (voir Born on the Fourth of July (1989), Jerry Maguire (1996) ou Magnolia (1999)) mais, soyons honnêtes, le principal attrait de Lestat est son apparence. Chacun des romans de la série commence par un prologue dans lequel celui-ci se décrit avec délice ventant sa beauté légendaire... A mon avis, il aurait fallu un acteur beaucoup plus physiquement impressionnant que Tom Cruise. Un acteur avec le talent de Tom Cruise combiné au visage angélique de Brad Pitt (à l'époque...) mais bon... Le film eut un énorme succès commerciale, malheureusement on ne peut pas en dire autant pour The Queen of the Damned. Quel gâchis! Réalisé par Michael Rhymer Battlestar Galactica), ce deuxième titre adapté pour le cinéma paru en 2002 avec des acteurs choisis dans le noir (Stewart Townsend - beurk...), un scénario comme une claque à la figure de l'histoire originale et une production tout simplement déprimante. En fait, à part le fait qu'on retrouve dans ce film les dernières images de la jeune chanteuse Aaliyah en vie (elle a périe lorsque son avion s'est écrasé alors qu'elle tournait le film), le film ne mérite même pas qu'on en parle. Donc, passons...

Dans mon prochain billet, j'examinerai ce qui est maintenant LA série de livres la plus populaire jamais écrite sur les vampire : Twilight.


Liens reliés à ce billet:
http://januarymagazine.com/rice.html
http://www.angelfire.com/rant/croatoan/
http://www.thelittledrink.net/vampires/end.html

lundi 21 juin 2010

L'épicurisme vampirique de Anne Rice (1 de 2)

Tel qu'annoncé, dans ce billet j'entamerai une comparaison entre deux des plus populaires séries de livres jamais publiées sur le sujet des vampires: The Vampire chronicles (Ann Rice) et Twilight (Stephenie Meyer).

Le vampire dans le vent

Les Vampire Chronicles, dont le premier extrait (Interview with the Vampire) fut publié en 1976, est une série de livres à grand succès ayant vendu jusqu'à ce jour plus de 80 millions de copies de par le monde. A ne surtout pas confondre avec les Vampire Diaries, série télé diffusée sur CW et syndiquée à travers le monde visant surtout le marché adolescent, cette collection compte 11 livres dont voici les titres en ordre de parution : The Vampire Lestat (1985); The Queen of the Dammed (1988); The Tale of the Body Thief (1992); Memnoch the Devil (1995); The Vampire Armand (Oct. 1998); Merrick (2000); Blood and Gold (2001); Black Farm (2002) et The Blood Canticle (2003). A travers ces 11 titres, Anne Rice raconte les aventures d'un groupe hétéroclite de vampires dont le personnage principal se nomme Lestat de Lioncourt, un noble de la campagne française, devenu vampire au tournant du 19ie siècle.

La majorité des romans de cette collection sont écrits à la première personne du singulier, dans un style fleuri ultra descriptif. Chacun des épisodes prend presque la forme d'une confession; Lestat lance ses autobiographies dans le monde avec arrogance, Louis raconte avec sentimentalité ses années passées avec Lestat et Claudia, Armand dicte maladroitement son histoire à David Talbot dévoilant l'origine de ses obsessions, etc. Anne Rice est une véritable auteure au sens où ses écrits nous livrent ses plus persistentes obcessions. Dans Interview with the vampire, on remarque rapidement son penchant pour l'oppulance, dailleurs les mots qu'elle utilise le sont autant que les images qu'ils décrivent. Les relations amoureuses sont démesurées, foudroyantes et basée principalement sur les apparences. Elles se déchirent lorsque la substance commence à dépasser les lignes de la surface. De part leur nature de vampire, les personnages de Anne Rice sont sujets à des envollés de sentiments et de paroles . Scènes d'orgie, homosexualité, pédophilie, folie religieuse; tout est excès et appropriation et tous les tabous sont à éxaminer. Les thèmes visités, outre le sang et le désire de boire du sang (évidemment), sont l'amour, la solitude, la détresse pshychologique, l'esthétisme, la philosophie et surtout la religion (chrétienne spécifiquement). Selon moi Anne Rice est une des plus importante auteur du genre non seulement à cause du fait que ses histoires sont plus vrai que vrai, mais surtout parcequ'elle a réussi à encrer le personnage du "Vampire qui soupire" bien solidement dans le 20ie siècle.

jeudi 3 juin 2010

La genèse vampirique

Il existe un grand nombre de théories inventées autour de la genèse des vampires. Certains prennent même source dans la bible. En voici deux de mes favorites:

Mythe de Cain et Lilith: Cain est le premier fils d'Adam et d'Ève. Il fut exilé du pays de ses parents pour avoir tué son frère Abel. Il erra longtemps perdu dans le désert jusqu'au jour ou il croisa Lilith sur les rives de la mer rouge. Lilith avait été la première femme créée pour Adam. Contrairement a Ève, celle-ci n'avait pas été formée a partir d'une des cotes d'Adam mais bien de la même glaise qui forma Adam. Dans des circonstances peu claires, elle fut bannie du jardin d'Eden pour déloyauté. Selon la légende, Dieu lui permis de vivre dans les marges du monde, et la fit mère de tous les démons. Elle avait le droit de tuer les nourrissons jusqu'à 7 jours après leur naissance. Elle vivait dans la terre de Nod lorsqu'elle trouva Cain, le recueilli et partagea avec lui les secrets du sang. Depuis ce jour, leur progéniture est maudite et condamnée a perpétuer le fratricide de leur père pour toute l'éternité a la merci de leur soif de sang.

La légende de Judas Iscariot

"Then Judas, which had betrayed him, when he saw that he was condemned, repented himself, and brought again the thirty pieces of silver to the chief priests and elders, Saying, I have sinned in that I have betrayed the innocent blood. And they said, What is that to us? see thou to that. And he cast down the pieces of silver in the temple, and departed, and went and hanged himsef." (Matthew 27:3-5)



Vous connaissez probablement le nom de Judas, celui qui, se laissant influencé par Satan, trahi Jésus Christ et qui se repentit mais trop tard. C'est son baiser posé sur la joue de Jésus qui le fit arrêter par les autorités romaines et le précipita vers cette passion sur le Mont Golgotha que l'on connait tous. Mais vous n'êtes peut-être pas familier avec la légende selon laquelle, Judas qui sentait que jamais il ne serait pardonné, se suicida. En enfer, Satan se servi de lui pour créer une nouvelle race mi-humaine, mi-démon et les laissa aller dans le monde pour trahir leurs frères de sang innocent comme l'avait fait jadis leur père Judas.


Lien intéressants reliés a ce billet: http://mdt.wikidot.com/creatu
re:vampires
http://vampires.monstrous.com/lilith_and_cain.htm
http://www.angelfire.com/tn/vampires/step3.html http://en.wikipedia.org/wiki/The_Gardella_Vampire_Chronicles
http://en.wikipedia.org/wiki/Masquerade_Lore

dimanche 30 mai 2010

Le Vampire qui soupire


L'image du vampire raffiné, attrayant, voir même sexy qui peuple les histoires de vampire modernes sont bien loin de ce qu'ils étaient à l'origine! En fait, comme vous le suspectez probablement, la véritable souche du mythe du vampire prend racine en Europe orientale : dans les Balkans, la Grèce, la Roumanie (eh oui, la Transylvani...), en Bulgarie et surtout en Serbie.
Les superstitions décrivaient le vampire comme une revenant physique par opposition au revenant immatériel qu'est le fantôme. Souvent morts à la suite d'un suicide, d'un meurtre ou dans d'autres circonstances tragiques, on racontait que ces morts revenaient hanter leurs proches pour les vider de leur sang pendant la nuit.


The Vampyre (Le Vampire), une balade de John Stagg, fut écrite en 1810. C'est dans cette œuvre, souvent citée comme précurseur du genre, que l'on retrouve la première mention écrite du vampire. Le poème met en scène une troublante conversation entre un homme, Herman, et son épouse, Gertrude. Celle-ci, inquiète, lui demande pourquoi son teint est si pale et pourquoi il semble si paniqué. Herman lui avoue être très perturbé par le fait de recevoir chaque soir la visite indésirable d'un homme nommé Sigismund, anciennement son très bon ami. Herman raconte à Gertrude comment Sigismund, qui est mort soit dit en passant, vient le voir pour s'abreuver de son sang la nuit, alors qu'il dort. Il continue en la prévenant que sa mort à lui ne saurait plus tarder et en lui demandant de ne pas quitter sa tombe avant de lui avoir enfoncé dans le cœur un javelot pour empêcher qu'il ne se relève à son tour.


La balade du Vampire inspira manifestement l'auteur de la nouvelle du même nom écrite près de 10 ans plus tard. John Polidori publie The Vampyre en 1819, dont le personnage principale fut apparemment inspiré par son employeur, le célèbre poète romantique Lord Byron. C'est à Polidori que l'on crédite la genèse du mythe du vampire tel qu'on le connait aujourd'hui. Mais le prototype classique du vampire moderne prend véritablement forme à la sortie de Dracula, écrit en 1897 par Bram Stoker avec lequel nous somme tous familiers. La version cinématographique de Francis Ford Cappolla est un film à voir absolument!

Depuis la fin du 19ie siècle, les productions se multiplient et l'on remarque que les vampires ont hérité d'une origine plus... disons inspirée. Par exemple, Anne Rice raconte dans ses The Vampire chronicles une saga spectaculairement imaginative pour expliquer la provenance des vampires. A travers les 10 romans de cette célèbre collection, celle-ci décrit une véritable épopée digne de l'ancien testament et encre dans le vif du nouveau millénaire ces créatures jusque là relégués aux marges de la culture dite mainstream.

Dans mon prochain billet, je parlerai de deux des séries de livres les plus populaires sur le sujet des vampires: Twilight (Stephenie Meyer) et Vampire Chronicles (Anne Rice). Soit, l'hédonisme vampirique VS les vertus de l'abstinence.

A bientôt!

mardi 25 mai 2010

Vampire, vous avez dit Vampire!

Le thème de ce blog sera, vous l'aurez deviné, les vampires. Plus spécifiquement, leur représentation dans la culture populaire, que ce soit au cinéma, dans les livres ou autres formes d'art visuel. Pourquoi un blog sur les vampires, me demandera-t-on? Eh bien chacun ses lubies... ;) C'est ce que je réponds. Il y en a qui aiment le hockey, ou les dinosaures, moi... j'aime les vampires! D'ailleurs qu'on se le dise, le thème des vampires est extrêmement propice à de réflexions existentielles très profondes sur l'histoire de l'humanité, la fragilité de la condition humaine, la notion de l'amour éternel, le rôle d'observateur potentiel, l'existence de Dieu, la vie après la mort, l'importance de la sagesse, etc.

Il y a des quantités de livres, nouvelles, romans graphiques, films et émissions de télévision sur le sujet des vampires. Certain abordent un ou plusieurs des thèmes que je mentionne plus haut en se servant de ce que leur art a de mieux pour illustrer des histoires touchantes et nuancées comme le fait Let the right one in (2008), ce superbe film du réalisateur suédois Thomas Alfredson :





Tandis que d'autres s'éloignent de tout ce qui pourrait ressembler à une réflexion poussée en restant dans le bi-dimensionnel, la monstration extrême ou le ludique, un peu comme le fait ce film du réalisateur américain Tom Holland, Fright Night (1985) :





Pour moi ces productions ont toutes quelque chose d'intéressant à apporter au mythe du vampire.

Dans mon prochain billet, j'essaierai d'offrir un bref historique de l'avènement de l'image du vampire dans l'imaginaire collectif occidental.

À bientôt!